24.8.11

Les jardins, remède miracle au prix des légumes

Comment consommer les fameux 5 fruits et légumes que les autorités sanitaires françaises nous enjoignent amicalement de manger, alors que le prix des produits frais ne cesse d'augmenter ? Les habitants de Mézères ont une réponse toute trouvée. Derrière presque chaque maison du village se cache un bout de terre cultivée, quelques rangées de haricots, des touffes de carottes et de gros choux bien verts.

Félix Ramel, ancien agriculteur, continue de cultiver un grand jardin rempli de pommes de terre. ©Antonin Sabot / LeMonde.fr
Comme dans bien des campagnes (et même des villes si l'on en croit le succès des jardins ouvriers, renommés aujourd'hui en plus consensuels "jardins familiaux"), le village de Mézères voit fleurir les jardins potagers. Ils sont depuis longtemps la première étape d'un contournement de la chaîne alimentaire occidentale moderne basée sur le supermarché. Car à la campagne, les familles nombreuses ont deux armes quand il s'agit de réduire la facture consacrée à la nourriture : les congélateurs et les conserves faites maison, toutes deux alimentées par les jardins potagers.
Anciens paysans comme Félix Ramel, nouveaux arrivants comme Laurence et Roland Perillier, ou personnes en train de s'installer comme Fabien Habauzit, tous cultivent cette envie d'aller vers un peu plus d'indépendance en produisant eux-même une partie de leur nourriture.
Le jardin de Félix fait partie des grands-formats. D'ailleurs, seule une partie de ses plantations se tient derrière sa maison, tout en bas du village. La plus grande parcelle ressemble plus à un champ qu'à ce que l'imagination donne à voir quand on évoque le jardinage : elle fait près de 2 000 mètres carrés, et surplombe le hameau de Vioches, sur la route qui mène à Planèze.
Ce matin, il est neuf heures quand je l'aperçois en train de récolter ses pommes de terre. Il en a déjà sorti de terre plus de 100 kilos. La canicule est annoncée sur le département et il vaut mieux travailler tôt pour ne pas trop en pâtir. Au bord du potager attend sa voiture et une remorque pour ramener sa lourde cargaison. "On est cinq familles à se nourrir là-dessus", plaisante-t-il. Pour sûr, le budget "légumes" de ses enfants en est grandement allégé. "Ils n'achètent presque rien", confirme Félix. Cette année, les frites ne coûteront pas grand'chose dans la famille car, assure-t-il, "l'année est exceptionnelle pour les pommes de terre".
20 août 2011
http://monde-rural.blog.lemonde.fr/2011/08/20/les-jardins-remede-miracle-au-prix-des-legumes/

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