26.8.11

Des souris résistantes aux poisons arrivent en Europe

Par Jean-Luc Nothias Publié le 16/08/2011
 
Un croisement pourrait expliquer cette évolution qui menace déjà le sud de la France.

Après l'homme-araignée (Spider-Man), voici venir «supersouris». Mais ce n'est pas une super­production hollywoodienne ni une bonne nouvelle. Cette nouvelle souris, qui a toutes les apparences de notre banale souris domestique (Mus musculus), est en passe de devenir résistante aux souricides à base d'anticoagulants les plus courants et les plus efficaces.


Des chercheurs américains affirment, dans la revue Current Biology, que cette résistance est due à un croisement génétique très particulier avec une autre espèce de souris, Mus spretus, dite souris à queue courte, venue d'Afrique du Nord au néolithique, et que l'on croyait jusqu'alors incapable de se croiser avec la souris commune. Cette espèce à queue courte est plus «forte» que l'autre, mais moins prolifique. Sa découverte dans le sud de la France ne date que de dizaines d'années. Les muridés, souris, rats ou mulots, sont actuellement le groupe dominant des mammifères (au moins 500 espèces). Si une catastrophe planétaire survenait et entraînait la disparition de tous les animaux pesant plus de 100 grammes, eux survivraient et pourraient repeupler la Terre. Il faut dire que ces rongeurs disposent d'«armes» très puissantes: ils savent courir, grimper, nager ; ils sont omnivores et leurs mâchoires leur permettent de se nourrir de tout (ils ont un côté écureuil qui les incite à faire des réserves, ou à se servir dans celles des autres) ; enfin, ils se reproduisent «comme des lapins», et encore plus vite.

Un possible transfert de gènes
La question scientifique qui se pose est: comment deux espèces différentes peuvent avoir «échangé» des gènes autrement que par croisement sexuel? D'où vient ce «mariage» génétique? «Ces deux espèces de souris sont clairement distinctes depuis 1,5 ou 3 millions d'années, explique le professeur Michael Khon, de la Rice University de Houston, au Texas. Il y a en fait beaucoup de barrières génétiques entre elles. Et si progéniture il y a entre les deux, elle est stérile. Il y a donc peut-être un autre mécanisme à l'œuvre pour pouvoir donner naissance à des femelles fertiles.» S'agirait-il d'un transfert de gènes comme chez les bactéries ou les plantes?
D'autres chercheurs contestent cette hypothèse. Ils soulignent que la pression exercée par un pesticide conduit fréquemment à l'émergence d'individus résistants, sans qu'il y ait besoin d'échanges génétiques. D'autant que la croissance des populations humaines, le développement des voyages intercontinentaux, aussi bien de personnes que de marchandises, pourraient conduire, sous cette pression, à l'émergence d'autres rongeurs résistants à leurs pesticides. Comme des rats. Impossible à contrôler.

Les poisons foudroyants ou lents sont-ils pour autant à ranger au rayon des vieilleries démodées? Il est trop tôt pour le dire. De toute façon, soulignent des spécialistes, ces petits animaux ne sont pas vraiment bêtes et ils apprennent assez vite à séparer le bon grain de l'ivraie et à éviter les poisons qu'on leur destine.

24.8.11

Les jardins, remède miracle au prix des légumes

Comment consommer les fameux 5 fruits et légumes que les autorités sanitaires françaises nous enjoignent amicalement de manger, alors que le prix des produits frais ne cesse d'augmenter ? Les habitants de Mézères ont une réponse toute trouvée. Derrière presque chaque maison du village se cache un bout de terre cultivée, quelques rangées de haricots, des touffes de carottes et de gros choux bien verts.

Félix Ramel, ancien agriculteur, continue de cultiver un grand jardin rempli de pommes de terre. ©Antonin Sabot / LeMonde.fr
Comme dans bien des campagnes (et même des villes si l'on en croit le succès des jardins ouvriers, renommés aujourd'hui en plus consensuels "jardins familiaux"), le village de Mézères voit fleurir les jardins potagers. Ils sont depuis longtemps la première étape d'un contournement de la chaîne alimentaire occidentale moderne basée sur le supermarché. Car à la campagne, les familles nombreuses ont deux armes quand il s'agit de réduire la facture consacrée à la nourriture : les congélateurs et les conserves faites maison, toutes deux alimentées par les jardins potagers.
Anciens paysans comme Félix Ramel, nouveaux arrivants comme Laurence et Roland Perillier, ou personnes en train de s'installer comme Fabien Habauzit, tous cultivent cette envie d'aller vers un peu plus d'indépendance en produisant eux-même une partie de leur nourriture.
Le jardin de Félix fait partie des grands-formats. D'ailleurs, seule une partie de ses plantations se tient derrière sa maison, tout en bas du village. La plus grande parcelle ressemble plus à un champ qu'à ce que l'imagination donne à voir quand on évoque le jardinage : elle fait près de 2 000 mètres carrés, et surplombe le hameau de Vioches, sur la route qui mène à Planèze.
Ce matin, il est neuf heures quand je l'aperçois en train de récolter ses pommes de terre. Il en a déjà sorti de terre plus de 100 kilos. La canicule est annoncée sur le département et il vaut mieux travailler tôt pour ne pas trop en pâtir. Au bord du potager attend sa voiture et une remorque pour ramener sa lourde cargaison. "On est cinq familles à se nourrir là-dessus", plaisante-t-il. Pour sûr, le budget "légumes" de ses enfants en est grandement allégé. "Ils n'achètent presque rien", confirme Félix. Cette année, les frites ne coûteront pas grand'chose dans la famille car, assure-t-il, "l'année est exceptionnelle pour les pommes de terre".
20 août 2011
http://monde-rural.blog.lemonde.fr/2011/08/20/les-jardins-remede-miracle-au-prix-des-legumes/

23.8.11

Des éthylotests obligatoires dans les discothèques

La mesure sera appliquée cet automne. L'alcool au volant est la première cause de mortalité sur les routes françaises. 

La mesure avait été annoncée en 2008, lors d'un comité interministériel de la Sécurité routière, et elle devrait enfin être appliquée dans les prochains mois. L'arrêté faisant obligation aux discothèques de se doter d'un dispositif de dépistage d'alcool est en cours de signature par les trois ministères concernés: les Transports, l'Intérieur et la Santé.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/17/01016-20110817ARTFIG00486-des-ethylotests-obligatoires-dans-les-discotheques.php